Conditions dans lesquelles
ont été prises les photos .
Une première mission en Afghanistan a été réalisée au titre coopération au cours des années 1966 et 1967.
Cette première mission avait pour objectif d’aider le ministère de l’agriculture afghan à réaliser une carte de la végétation et proposer un éventuel reboisement de certaines zones dégradées par les activités humaines et principalement l’élevage des ovins et caprins.
Depuis Kaboul nous avons rayonné, à différentes époques de l’année, dans tout l’Afghanistan afin de réaliser des relevés botaniques et acquérir une connaissance approfondie de la flore parfois très particulière de ce coin d’Asie.
Mon goût particulier de la faune , la biologie et l’éthologie m’ont amené en parallèle avec la première mission à commencer un recensement et une étude de la faune . La collecte des informations a donné lieu, à mon retour en France, à la rédaction d’un travail sur l’avifaune du nord-est de l’Afghanistan . | |
Ce premier séjour s’est prolongé avec un contrat du Ministère des Affaires Etrangères qui a permis de parfaire, plus spécifiquement, mes connaissances sur la faune afghane qui se trouve à la charnière entre la faune européenne et la faune asiatique.
De retour en France et après mon intégration au CNRS une nouvelle mission a été décidée pour effectuer l’étude dans le biotope naturel et la capture d’un petit mammifère, l’Ochotone Afghan, Lagomorphe (de la même famille que le lapin) de petite taille, 150 grammes en moyenne, qui pouvait éventuellement intéresser les chercheurs et les laboratoires pharmaceutiques qui venaient d’être confrontés à l’affaire de la thalidomide et qui devaient utiliser un non rongeur pour leurs essais de molécules à visées thérapeutiques. Ce petit mammifère s’est avéré posséder un certain nombre d’autres particularités et notamment une résistance aux effets analgésiques de la morphine tout en développant une dépendance physique pour cette molécule et certains dérivés.
L’ensemble de ces missions s’étant étalé sur plus de deux ans nous avons vécu plusieurs cycles saisonniers dans ce pays fabuleux et vécu au sein d’une population attachante dans un environnement grandiose allant des déserts du sud aux impressionnant massifs montagneux avec des sommets dépassant les 8000 mètres dans le Pamir. | |
A côté de cet environnement naturel exceptionnel les traces laissées par les différentes civilisations, qui se sont croisées dans ce pays (grand comme une fois et demi la France), peuvent être admirées dans différentes provinces afghanes et plus spécialement dans l’Hazarajat ou les Boudha géants de Bamyan témoins du passage d’une civilisation Gréco-Boudhique entre le deuxième et cinquième siècle de notre ère;
On ne peut, évidemment, qu’être stupéfait et triste de constater que des hommes décident de détruire une partie de leur patrimoine culturel et priver en même temps l’ensemble de l’humanité d’œuvres exceptionnelles. Il ne reste malheureusement que quelques photos pour admirer et apprécier tout l’art et le travail déployé dans la réalisation de ces extraordinaires Boudhas de plus de 58 mètres édifiés dans des falaises de L’indou Kouch.
Alain PUGET | |